Appel au rassemblement 2016


Pour la défense de la laïcité des institutions

Rassemblement  Vendredi 1er Juillet à 19H

Rue Chevalier de la Barre, La Seyne sur Mer

Pour la troisième année consécutive, le Cercle « Chevalier de La Barre » de la Libre Pensée de La Seyne sur Mer organise un rassemblement le 1er Juillet 2016. Ce jour-là nous commémorerons le supplice du Chevalier de La Barre, condamné par la justice du roi en 1766, pour ne pas s’être agenouillé devant une procession et pour avoir possédé le dictionnaire philosophique portatif de Voltaire.

Cette année représente donc le 250ième anniversaire de cette barbarie datant d’une époque où l’Etat était au service de l’Eglise et l’Eglise au service de l’Etat. En France, c’est le dernier condamné à mort par la justice d’Etat pour une raison religieuse.

Aujourd’hui, deux siècles et demi plus tard le même problème demeure : dès qu’ils le peuvent, les responsables religieux cherchent à imposer à toute la société leurs conceptions rétrogrades, par la violence la plus brutale ou par un lobbying intense auprès des responsables politiques.

Aujourd’hui, en France et dans le monde, on assiste de plus en plus à une instrumentalisation politique des religions.

Arabie Saoudite, Inde, Pakistan, Indonésie …, la liste s’allonge chaque année !

Les peuples qui semblaient s’être émancipés de ces obscurantismes ne sont pas à l’abri comme on peut le voir en Turquie ou en Egypte.

Tabler sur la bonne volonté des autorités religieuses pour le progrès de l’Humanité est une illusion mortelle. L’invitation du diocèse Toulon-Fréjus à Marion Maréchal Le Pen de participer aux journées de réflexion de la Sainte-Baume montre que celui-ci est prêt, pour parler vulgairement, « à manger à tous les râteliers ».

En Europe, on assiste à des reculs du droit à l’avortement pour les femmes, comme par exemple en Espagne ou en Pologne. Alors que les responsables politiques devraient résister fermement aux pressions de l’ordre moral religieux, on constate tous les jours le contraire.

En France, les intrusions religieuses se multiplient : dans le domaine scientifique, dans le droit organisant la vie privée des citoyens… Ainsi, malgré la volonté de la quasi-totalité de l’opinion publique, le droit de mourir dans la dignité est toujours interdit. Est-ce normal ?

Est-ce normal qu’un Premier Ministre d’une République laïque assiste en tant que tel à la canonisation de deux anciens papes ? Qu’il s’infiltre dans la vie interne d’une religion en prenant position pour la démission d’un cardinal ?

Est-ce normal que le ministre de l’intérieur fasse le discours de clôture des Etats généraux du Christianisme à Strasbourg ? Qu’il parle à cette occasion de « proximité spirituelle entre la République et l’Eglise » comme si la notion de citoyen avait quelque chose à voir avec celle d’une créature soumise à un Dieu ? Qu’il espère que le dialogue inter-religieux alsacien « puisse gagner tout le territoire national » ce qui sous-entend que le statut d’exception d’Alsace-Moselle serait un modèle pour la France ? Qu’il en appelle à Jean-Paul II ? A Saint Thomas d’Aquin ?

Est-ce normal que M. Estrosi, lorsqu’il était Maire de Nice, aitconsacré sa ville à la dite « Vierge Marie » par cette déclaration hallucinante : « Moi, successeur des consuls de Nice, au nom du conseil municipal et du peuple de Nice, renouvelle ce vœu et confie les destinées de la ville à Notre Dame des Grâces » ?

Est-ce normal que le même Estrosi installe des représentants des Cultes dans sa « commission consultative régionale » ?

Est-ce normal qu’un sénateur en appelle au pape Léon XIII et à l’Encyclique Rerum Novarum de 1891 lors d’une discussion politique sur « la modernisation du droit du travail » ?

Est-ce normal que le principe de subsidiarité serve de modèle général pour le fonctionnement de l’Union Européenne et de la France, alors que ce principe est au centre de la doctrine sociale de l’Eglise catholique ? Est-ce normal que la subsidiarité, qui organise depuis des siècles le fonctionnement si « démocratique » de l’Eglise catholique, devienne  la solution politique à la crise des institutions de la République ?

Dans le dernier numéro de la revue « Le Monde des Religions », revue que l’on ne peut vraiment pas considérer comme extrêmement anticléricale, une étude statistique montre qu’entre 1994 et 2015, le pourcentage de croyants (pratiquants ou non) est passé de 59% à 45% pendant que les incroyants évoluaient de 41% à 55%. D’autres sondages donnent des chiffres encore plus significatifs. Comment expliquer cette sur-médiatisation des responsables religieux par ceux qui nous gouvernent ? Cela ne correspond à aucune réalité sociologique, bien au contraire !

Beaucoup de responsables politiques qui combattent les conquêtes sociales semblent être convaincus que les religions et leur ordre moral peuvent les aider à justifier et à imposer des reculs sociaux inacceptables.

La Séparation des Eglises et de l’Etat s’en trouve d’autant plus menacée aujourd’hui.

La défense de la laïcité est d’autant plus indispensable !

Rassemblement Le Vendredi 1er Juillet à 19H

Rue Chevalier de la Barre, La Seyne sur Mer


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