Jeudi 1er juillet 2021 à 19h
Rue Chevalier de La Barre à la Seyne sur Mer
Commémoration du supplice du Chevalier de La Barre
Depuis plusieurs années, le Cercle « Chevalier de La Barre » organise un rassemblement le 1er Juillet à La Seyne sur Mer pour défendre la liberté de conscience et la Séparation des Eglises et de l’Etat. Jean-François Lefebvre, dit « Chevalier de La Barre » fut supplicié à Abbeville le 1er Juillet 1766 pour ne pas avoir salué une procession. La justice du Roi Louis XV fut implacable : il fut torturé pendant 13 heures avant d’être exécuté. Ce fut le dernier condamné à mort pour blasphème par la Justice française. C’est un exemple emblématique des monstruosités qui peuvent advenir lorsque l’Etat s’occupe des affaires religieuses.
En France, depuis 1905, la loi a organisé la séparation des Eglises et de l’Etat. La loi de 1905 a été précédée le 1er juillet 1901 d’une loi codifiant les libertés associatives. Ces deux lois ont établi la distinction entre les organisations à but non lucratif de la Loi de 1901, et les organisations cultuelles de la Loi de 1905 ayant une activité spécifique au service d’un culte. Ces deux lois ont donné une consistance juridique à l’article 1 de la loi de Séparation : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes… dans l’intérêt de l’ordre public » en organisant l’expression de la liberté de conscience des citoyens, et la totale liberté de culte des croyants. Ces lois complètent, d’une part la laïcité de l’Etat après les lois scolaires de Jules Ferry. Elles complètent d’autre part, le socle des libertés démocratiques, après la loi sur la presse et celle sur le syndicalisme dans l’esprit de l’article 9 de la Constitution du 24 juin 1793, « La loi doit protéger la liberté publique et individuelle contre l’oppression de ceux qui gouvernent »
Or depuis des dizaines d’années, en particulier en matière scolaire et sur le terrain des libertés démocratiques, de multiples lois et décrets, ont dénaturé le sens profond de cet édifice démocratique.
Les dernières décisions du gouvernement Macron-Darmanin ne font qu’aggraver le caractère anti-laïque et « bonapartiste » de la Vème République.
Par exemple, à cause de la loi Barangé, le fait de rendre obligatoire la scolarité en classe maternelle oblige les municipalités à entretenir les maternelles privées religieuses. Ou encore, la « loi confortant le respect des principes de la République » dénature la spécificité des associations cultuelles en leur permettant de gérer un patrimoine immobilier libre de toute affectation religieuse, acquis gratuitement par donation ou legs alors que la circulaire du 31 août 1906 affirmait : « Une association cultuelle ne peut avoir pour objet direct ou indirect que l’exercice public d’un culte, ses frais ou son entretien ». Cette même loi permet à l’administration de se prononcer sur le caractère cultuel d’une association se déclarant comme telle alors que la République est sensée ne pas reconnaitre les cultes ! (cette mesure vise ouvertement les associations musulmanes). Bref, faveurs financières pour les églises ayant hérité de nombreux biens immobiliers (essentiellement, l’Eglise catholique) et mise sous tutelle des associations cultuelles (essentiellement l’islam). C’est la philosophie des concordats avec une touche de xénophobie !
Quant aux libertés démocratiques qui permettent une authentique liberté de conscience elle sont progressivement démantelées. Au nom de la lutte contre le terrorisme, la loi d’exception du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence s’est trouvée incorporée dans le droit commun par celle du 30 octobre 2017. Les décrets du 2 Décembre 2020 autorisent la police à recueillir, conserver pendant cinq ou dix ans et traiter des informations personnelles concernant notamment les « opinions politiques, les convictions philosophiques, religieuses ou l’appartenance syndicale » des citoyens, voire des mineurs de treize à dix-sept ans.
La loi sur la sécurité globale votée le 15 avril 2021 intègre les officines de sécurité privée dans le dispositif général de la sécurité publique et, par son article 24 vise à interdire de filmer les violences policières.
Bref, la surveillance des activités légitimes des citoyens dans toute démocratie est généralisée tandis que les forces de l’ordre, pour réprimer en toute tranquillité, sont protégées des regards indiscrets en dépit des témoignages mettant au jour les bavures nombreuses observées depuis 2016.
Pour cadenasser l’activité des associations, dans la ligne doctrinale tracée par la « loi confortant le respect des principes de la République« , certaines collectivités locales, (régions, départements ou communes), exigent que les associations contresignent des chartes de « valeurs républicaines » ou de « laïcité ». Ces « chartes » visent à mettre les associations sous une tutelle idéologique et à les transformer en courroies de transmission, en organismes subsidiaires des collectivités locales. Ces collectivités sont bien souvent dirigées par les partis qui depuis des dizaines d’années ont voté toutes les restrictions des libertés démocratiques et qui acceptent le concordat d’Alsace-Moselle et toutes les lois anti-laïques de la loi Debré à la loi Blanquer sur les maternelles, en passant par les lois Guermeur, Rocard, Jospin, les accords Lang-Cloupet, la loi Carle …etc.
Ce serait risible si ce n’était pas aussi destructeur pour les véritables valeurs républicaines.
Le 1° Juillet 2021, nous commémorerons le 255ème anniversaire du supplice du Chevalier de La Barre pour défendre la séparation des Eglises et de l’Etat.
Le 1° Juillet 2021, nous fêterons le 120ème anniversaire de la loi sur la liberté d’association du 1er juillet 1901.