Pour la liberté de penser. Pour la défense de la laïcité.
On constatait, dès 2021, une prolifération de lois sécuritaires et l’intégration de mesures d’urgence dans le droit commun : loi dite sécurité globale, loi suivante sur la sécurité intérieure, ou encore loi dite séparatisme avec le contrat d’engagement républicain.
Ainsi, le parlement a adopté en juillet 2021 le projet de loi contre le séparatisme et ce, malgré les alertes de la LDH et d’un grand nombre d’acteurs syndicaux et associatifs car cette loi impacte des points cruciaux concernant la liberté de conscience et de culte. Elle instaure en effet, un régime de double déclaration des associations cultuelles et substitue à un régime de liberté, un régime de contrôle administratif.
La laïcité devient un outil de contrôle amenant à une confusion du cultuel avec le sécuritaire. Dans cette ignorance laïque, nous alertions notamment sur le poids des idées d’extrême droite, de plus en plus partagées. Ce fut une nouvelle mise en œuvre du terrible « effet-cliquet » sécuritaire : il n’y a jamais de retour en arrière sur les expérimentations et mesures liberticides mises en place, aucun retour plus favorable aux libertés, et ce quand bien même des demandes légitimes et mesurées seraient avancées.
Pourtant, la démocratie a besoin de proximité pour répondre aux aspirations concrètes des habitants et aux enjeux spécifiques de chaque territoire.
Ce sont les organisations syndicales, acteurs essentiels du dialogue social encore plus nécessaire en ces temps de difficultés économiques accrues, qui sont à conforter dans un paritarisme et une démocratie sociale à rénover, afin de garantir aux salariés, aux demandeurs d’emploi et aux retraités, dans une approche intergénérationnelle et solidaire globale, une représentation puissante pour la défense et la promotion de leurs droits individuels et collectifs, plutôt que d’imposer, par la loi, l’individualisation et la précarité, comme avec la réforme injuste de l’assurance chômage, après celle du droit du travail et du système des retraites.
Ce sont également les associations, dont l’expertise et la parole légitime sont à reconnaître dans un dialogue civil à organiser à tous les niveaux de décisions publiques. Leur mise au pas voulue par la loi séparatisme, avec un contrat d’engagement républicain contraignant et abusif, viole la liberté et l’indépendance associatives, en défiance inédite envers tous leurs membres qui incarnent une citoyenneté pratique autour d’un objet collectif.
Aussi, nous appelons à rompre avec la défiance marquée, traduite particulièrement avec la loi « séparatisme » et le contrat d’engagement républicain (CER), imposé à toutes les associations sollicitant un soutien public.
La confiance envers les politiques ne se construit que par la preuve, par le respect de toutes les voix, individuelles ou organisées, de toutes les citoyennes et tous les citoyens à égalité de droit et la LDH continuera à agir avec détermination pour obtenir une remise en cause de lois portant atteinte aux libertés et pour voir stopper les violences policières.
Il est demandé à la France de cesser d’adopter des lois sécuritaires et liberticides, et de revenir sur celles déjà adoptées.